Une saison festive autour de l'art de vivre polynésien
L'île parle
À travers tous les êtres vivants

Debout au bord de l'eau, un pāreu noué lâchement à la taille, la brise change de direction.
Au-dessus, des nuées de sternes s'envolent soudainement, des dizaines d'ailes capturant la lumière dorée.

Les Polynésiens l'ont toujours su. Cela se retrouve dans le mot même « pāreu » : il ne désigne pas seulement le tissu lui-même, mais aussi le fait de l'enrouler autour de son corps. Nouer un pāreu ne signifie pas simplement s'habiller, mais aussi pouvoir se déplacer librement entre la terre et l'eau. C'est participer à un geste qui, autrefois, signifiait le respect du sacré, et qui le signifie encore aujourd'hui.

Le kahaia pousse à l'état sauvage le long du littoral, ses fleurs blanches sans prétention contrastant avec ses feuilles brillantes. À certains moments de la journée, lorsque l'air est encore chaud mais commence à se rafraîchir, que la lumière devient dorée et que les oiseaux entament leur vol du soir, son parfum s'intègre au souffle de l'île. On sent le kahaia avant de le voir, son parfum se mêlant à l'air salé.
C'est ce que les Polynésiens appellent le mana : plus qu'une abstraction mystique, l'énergie tangible d'un lieu où tout est connecté, la force vitale qui circule à travers toutes choses lorsqu'elles sont en harmonie les unes avec les autres. Être à Tetiaroa, c'est comprendre que la beauté ne réside pas dans des moments parfaits isolés.
Les bernard-l'ermite courent sur le sable pour se cacher dans les racines aériennes du pandanus, tandis que les sternes féériques sont perchées sur une branche au-dessus. Leur guano enrichit le récif corallien que les poissons-perroquets colorés grignotent, tandis qu'au-dessus, les requins à pointe noire errent dans les eaux peu profondes.
Au-delà de l'image de carte postale, nous voyons la globalité. La façon dont tout s'imbrique. La façon dont une culture a évolué, comprenant comment vivre ici sans changer ce qui rendait cet endroit si agréable à vivre.
Lorsque Marlon Brando est venu pour la première fois à Tetiaroa, c'est ce qui l'a captivé.
L'île s'exprime à travers les parfums, les envolées et le frottement des tissus contre la peau. Et si vous êtes suffisamment calme, suffisamment présent, vous pourriez vous surprendre à lui répondre...